« Quand on est artiste, on ne compte pas les exploits. Tout ce qui compte, c’est de partager, d’exprimer ses ressentis », lance-t-il. Revenons sur les traces de Shelo Pleb Muzik !
De son nom complet Shelo François, il est né le 22 décembre 1989 à Pétion-Ville au nord-ouest de la capitale, Port-au-Prince. Il a grandi à Martissant, quartier autrefois connu pour ses discothèques et hôtels ainsi que ses bords de mer hallucinants et attrayants, jusqu’à en faire rêver. Aujourd’hui, il est devenu un espace qui ne laisse penser qu’au chagrin et à la nostalgie.
Elevé par son père et sa belle-mère, Shelo François vivait en famille aux côtés de ses frères et sœurs, dont le nombre reste jusque-là un mystère qu’il n’ose pas dévoiler. Aussi, à côté de cette vie de famille, existe-t-il une personne sans qui l’artiste n’aurait pu voir ce monde, sa mère. Elle faisait presque tout pour s’occuper du bien-être de son fils. Quelquefois marchande, d’autres fois servante, elle savait se débrouiller pour ne pas rester les bras croisés. De son côté, son père a fait le voyage chez l’oncle Sam, où il s’est installé, pour vivre l’illusion du rêve américain.
Entre-temps, Shelo Pleb Muzik a fait ses études primaires à l’école Frère André, ses études secondaires à la fois au Petit Séminaire Collège Saint Martial et au Collège Catherine Flon. En 2016, il intègre la faculté d’Ethnologie pour des études en psychologie d’où il décroche un master 2 en psychologie sociale.
Le monde culturel et Shelo Pleb Muzik, une histoire de longue date
À l’entame de son aventure dans ce monde, son nom d’artiste fut “Exode”. Dès 2010, il opte pour son vrai prénom et y ajoute des qualificatifs. À ce moment, il le fait accompagner du mot “Plèbe” qui fait référence au peuple, la masse. D’où le nom de scène “Shelo Pleb Muzik”. « Je fais de la musique pour le peuple, la masse, les sans-voix », dit-il.
Sa passion pour le monde artistique est inexplicable. Influencé par le rap, c’est à travers des évènements inter-quartiers et des journées récréatives organisées par son école qu’il s’est fait remarquer à l’âge de 16 ans. À l’école secondaire, il a fait la rencontre d’une légende du rap en Haïti qui change sa perception du hip-hop, Valckensy Dessein connu sous le nom de K-lib Mapou, alors membre influent du légendaire groupe Mystik 703. Sans modèle atypique, Shelo Pleb Muzik pioche chez chaque artiste les aspects qui l’intéressent.
Sa rencontre avec le slam marque un tournant dans sa carrière. Au Slam Corner, soirée annuelle organisée par l’américain Corner de Fokal, il fait ses premiers pas en tant que slameur. Très vite, il est remarqué par les ténors du slam en Haïti. Aux côtés de Géthee qui est chanteur, compositeur et guitariste, Ker-b, guitariste, chanteur, compositeur, arrangeur, Slamuel, auteur, interprète et slameur, il fait de nombreuses apparitions sur scène avec HD symphonie, formation musicale créée avec ses pairs en 2015 à la faculté d’Ethnologie. Avec eux, il a connu des scènes de plusieurs festivals à travers le pays tels que : le festival de Jazz, le Four Roads Festival ainsi que le festival Quatre chemins.
Ses réalisations et collaborations
En 2017, il a été l’un des lauréats de la résidence création organisée par l’Association Quatre chemins avec son projet intitulé “Ainsi slama l’oncle”. En tant qu’artiste, il compte à son actif un mixtape intitulé “PLEBIST” sorti en date du 29 décembre 2019. Au cours de sa carrière, Shelo PLEB Muzik a collaboré avec de nombreux artistes qui ont marqué des générations et aussi des jeunes de sa génération. Il a notamment collaboré avec son ancien professeur K-lib Mapou sur le titre “Ak tout senserite m” qui figure sur l’album de ce dernier intitulé “Pou Listwa “, avec D-fi Powèt Revolte sur le titre “Epi amen”, avec Fameuse Maude sur le titre “Tan an chanje”, et aussi avec Buga-D Singer sur la chanson “Bagay la depase grav”.
Perspectives
Désormais c’eest un artiste qui peut se vanter de ses accomplissements. Shelo Pleb Muzik dit ne pas se concentrer sur des projets musicaux pour l’avenir. Néanmoins, il promet d’offrir à ses fans quelques chansons de temps à autre, sans toutefois préciser dans combien de temps.
En fin de compte, la musique est, pour lui, un moyen de combattre ses peines et ses souffrances. Un moyen d’en tirer des profits à des fins économiques.