La crise entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Premier Ministre Garry Conille dépasse les simples désaccords politiques. Elle reflète un conflit d’intérêts qui paralyse le pays et détourne l’attention des besoins urgents de la population. Depuis l’arrivée de Leslie Voltaire à la tête de la CPT, cette rivalité s’est intensifiée, la volonté de contrôle prenant le pas sur la sécurité des Haïtiens.
Tout a commencé après une rencontre avec le président brésilien Lula, au cours de laquelle Leslie Voltaire a été démis de ses fonctions. Sa colère l’a poussé à demander un remaniement ministériel, visant notamment le ministre des affaires étrangères Dominique Dupuy.
Mais cette lutte pour le pouvoir ne fait qu’exacerber l’insécurité déjà grandissante. Les gangs continuent de terroriser Port-au-Prince, affectant des quartiers comme Solino et Artibonite. Pendant ce temps, la population subit les conséquences de ce conflit, alors que ses préoccupations sont négligées.
Ce bras de fer renforce l’idée d’une double gouvernance chaotique. Alors que les deux branches de l’exécutif mobilisent les forces de sécurité, la question se pose de savoir qui dirige réellement le pays. Cette crise met en évidence un grave dysfonctionnement au sein de l’Etat, où les intérêts personnels priment sur le bien-être collectif.
Au milieu de cette lutte, la coalition VIV ANSANM émerge comme un acteur puissant, profitant de la détérioration de la situation sécuritaire et de l’inaction du gouvernement. Alors que les leaders se disputent le contrôle, cette coalition renforce sa position et pourrait jouer un rôle clé dans l’avenir politique d’Haïti.
En définitive, cette crise révèle une réalité inquiétante : les institutions haïtiennes, bloquées par des conflits internes, laissent le champ libre à des forces qui exploitent la situation. La population reste la première victime de cette lutte pour le pouvoir.